Sculpteur romantique le plus proche de Delacroix et de Géricault dont il se dit l’élève, Fratin est surtout connu pour des animaux anthropomorphes, ours ou singes, qui décoraient les guéridons des salons des années 1840. Contrairement à Barye qui étudiait longuement les animaux et en donnait des représentations tout à fait naturalistes, Fratin n’hésite pas à trahir la nature pour dramatiser la scène et donner de l’emphase aux sentiments exprimés. Il se rattache en cela plus radicalement au courant romantique que son confrère. Après de grands succès sous la monarchie de Juillet, il se ruine dans la réalisation de modèles pour l’édition avec la maison Eck et Durant. Au bord de la faillite, il doit régulièrement liquider son atelier dont il écoule la production en salle des ventes (plus de 20 ventes de son vivant). Il finit ses jours au Raincy dans le plus grand dénuement.