TERMINOLOGIE

Dans le vocabulaire de la sculpture, un bronze n’est ni un original, ni une pièce unique. C’est une épreuve, obtenue par moulage d’un modèle la plupart du temps en plâtre.

Il est essentiel de distinguer la date de création du modèle de celle de la fonte de l’épreuve. Sur nos certificats, la première, si nous la connaissons, est à la suite du titre ; la seconde précisée à vingt ans près, inscrite après le descriptif :

« Circa 1890 » signifie donc fondu entre 1880 et 1900.

La structure du « tirage », des « éditions », (ensemble des épreuves[1]) ayant variée sur deux siècles, le vocabulaire descriptif diffère aussi. Attention ! Une édition résulte de la propriété d’un modèle ou de l’exécution d’un contrat avec un artiste ou ses ayants-droit.

XIXe SIECLE

Contrairement à aujourd’hui, les artistes et leurs éditeurs ne numérotent pas les épreuves (bref essai de numérotation[2] par Barye) et ne limitent pas les tirages. L’offre est rapidement abondante et c’est la demande au plus haut dans les années 1880 qui régit le succès ou l’insuccès d’une édition.

A la fin du siècle, pour des bronzes produits par des ayants droit (Meissonier et Daumier notamment), quelques tirages numérotés et limités apparaissent (50 ; 20).

Du vivant de l’artiste

– L’épreuve est ancienne quand elle est réalisée du vivant de l’artiste, par lui-même ou sous son contrôle.

– Atelier de signifie que l’épreuve est fabriquée ou terminée dans l’atelier sous le contrôle de l’artiste.

– Tirage d’artiste dans notre terminologie signifie que, pour nous, l’artiste est intervenu.

– Belle épreuve ou beau tirage (terme utilisé en estampe) est réservé à une épreuve exceptionnelle, pouvant supposer l’intervention de l’artiste.

Après la mort de l’artiste

– Epreuve authentique :  Epreuve fondue après la mort de l’artiste (ayants-droit ou contrat).

– Epreuve posthume : Edition qui débute après la mort du sculpteur (ayants-droit ou contrat).

Ainsi :

Epreuve ancienne, édition ancienne                Epreuve éditée et fondue du vivant de l’artiste.

Epreuve authentique, édition ancienne          Epreuve posthume, édition initiée par l’artiste

Epreuve authentique, édition posthume        Epreuve post-mortem, édition post-mortem.

XXe SIECLE

Les éditions non limitées du siècle précédent perdurent en décroissant chez les éditeurs et sculpteurs qui la pratiquaient déjà. Les nouvelles générations (éditeurs et artistes) choisissent pour certains la numérotation, la limitation[3] et même la justification[4] des tirages (1/10 ; 2/10, etc.). Les deux systèmes coexistent parfois d’un modèle à l’autre pour un même artiste jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.

Au début des années 1950, le redémarrage de la production et la forte croissance des Trente Glorieuses aboutissent, lors de la généralisation de la TVA du 1^er janvier 1968, à l’Edition originale, qui confère aux bronzes le statut d’œuvre d’art[5] dans les conditions suivantes :

« Les fontes de sculptures à tirage limité à 8 exemplaires et contrôlées par l’artiste et ses ayants-droit »

(décret 67-454, juin 67)

Depuis 1978 au moins, son tolérées par l’administration fiscale 4 &preuves supplémentaires de même valeur (Boi-11042014) :

Ex : Edition originale N°3/8…………       Troisième épreuve de l’édition originale

       Edition originale E.A. II/IV……..      Deuxième des « épreuves d’artiste » de l’édition originale

XXIe SIECLE

Les éditions se prolongent dans la continuité, la date de fonte est souvent connue : circa fait alors place à fondu en.