Jean-Baptiste CARPEAUX (1827-1875)

Après une enfance difficile, marqué par la pauvreté et le décès de quatre de ses frères et sœurs, Jean-Baptiste Carpeaux va s’épanouir chez Pierre-Joseph Debaizieux, plafonnier, chez qui il travaille dès son plus jeune âge. Remarquant le talent de son apprenti pour le modelage et son goût pour le dessin il convint le père de Jean-Baptiste, d’inscrire son fils à l’académie de sculpture et de peinture de Valencienne.

Cette nouvelle vie ne sera que de courte durée puisqu’en 1837, la famille Carpeaux déménage à Paris pour des raisons professionnelles. Ayant déjà un de ses fils dans les études, il demande à Jean-Baptiste de l’aider sur les chantiers. Ainsi durant quatre années Jean-Baptiste met de côté sa passion pour l’art sculptural pour permettre à sa famille de subvenir à leurs besoins.

C’est en 1842 que son père décide enfin de l’inscrire à l’Ecole royale spécial de dessin et de mathématique (dite Petite école), école initiant ses élèves aux dessin industriel et architecturaux, ce qui répondait aux attentes du père de l’artiste. Cependant, bien décidé à exercer sa passion et sous les conseils d’un certain Victor Liet, cousin de Madame Carpeaux, qui deviendra son mentor, Jean-Baptiste prend des cours de sculpture.

Il obtient dès la deuxième année un prix d’ornementation. Jean Baptiste Carpeaux reste alors quelques années à Paris où il rencontre François Rude, pour lequel il travaille, mais aussi le cousin de celui-ci, Henri Lemaire, auteur du fronton de la Madeleine. Il l’aide à approcher les hautes sphères de l’Etat. L’ensemble de ses connexions lui permet alors d’obtenir ses premières commandes, qu’il honore à Paris, mais aussi en province.

A partir de 1850, il concentre tous ses efforts pour l’obtention du prix de Rome qu’il obtient en 1854 en réalisant Hector et son fils Astyanax. Ce prix lui ouvre les portes de différentes commandes officielles, comme un Génie de la Marine pour le nouveau Louvre, mais aussi une commande de Napoléon III d’un bas-relief en marbre l’Empereur reçoit Abd el- Kader au palais de Saint Cloud. En 1856, il arrive à la Villa Médicis pour apprendre et évoluer avec les plus grands talents de sa génération.

C’est dans ces années-là qu’il imagine et conçoit plusieurs œuvres majeures comme un buste le petit boudeur en marbre, le plâtre le Pécheur à la coquille. Il en vend d’ailleurs un exemplaire en bronze au baron de Rothschild, puis un modèle en marbre à l’impératrice Eugénie.

Enfin, il exécuta un modèle en terre cuite d’Ugolin et ses enfants, scène emblématique de l’Enfer de Dante, qui aura du mal à enthousiasmer le grand public, mais qui pourtant en 1867 lors de l’Exposition Universelle marquera l’avènement de Carpeaux. Une fois de retour à Paris au début des années 1860, il s’installe au 125 rue Denfert. Il mène une vie mondaine active au milieu des personnalités les plus influentes de l’époque et reçoit de nombreuses commandes officielles : la décoration du Pavillon de Flore au Palais du Louvre, le groupe du Prince impérial et son chien en marbre pour l’Empereur, La Danse en façade de l’Opéra Garnier.

Les années de tension politique qui précèdent la guerre de 1870 vont avoir une influence sur la vie et le travail de l’artiste. Il devra s’exiler en Angleterre quelques mois du fait de ses différentes collaborations avec Napoléon III. A son retour, Jean–Baptiste se marie avec Amélie de Monfort, fille du général de Monfort, monte un atelier avec son frère Emile et se concentre sur ses créations monumentales tels que Quatre parties du monde soulevant la sphère qui domine la Fontaine de l’Observatoire à Paris.

La fin de sa vie est marquée par le décès de Napoléon III dont il restera fidèle en se rendant à ses obsèques en Angleterre. Carpeaux vit grâce aux éditions de ses sculptures. S’il a beaucoup contribué à la vogue de la sculpture d’édition en proposant ses modèles pour le commerce, il ne les a pas confiés à des éditeurs, se chargeant lui-même de la réalisation et de la distribution. En 1873 ont lui diagnostique un cancer de la vessie. Anxieux et malade, Jean-Baptiste tombe dans la folie et décédera le 12 octobre 1875 au château de Bécon à Courbevoie.